La directive CSRD impose plus de transparence sur les performances environnementales des entreprises avec des exigences renforcées. Parmi les indicateurs cruciaux, le BEGES (Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre) joue un rôle fondamental dans l’évaluation des impacts carbone.
Beaucoup d’entreprises se contentent encore d’estimations ou de calculs “grosse maille” pour mesurer l’embodied carbon. Cependant, la mesure carbone des composants du bâtiment (qui représente jusqu’à 90% de l’empreinte carbone dans certains secteurs) n’est pas à prendre à la légère, sous peine de lourdes conséquences.
Les obligations liées au BEGES dans le cadre du CSRD
La directive CSRD vise à standardiser la manière dont les entreprises rapportent leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance. Parmi ces données, le BEGES est indispensable pour :
- Évaluer les émissions de gaz à effet de serre générées par l’entreprise (scopes 1, 2 et 3).
- Fournir des informations fiables et cohérentes pour répondre aux attentes des parties prenantes.
Certaines données liées aux émissions peuvent également être utilisées dans l’évaluation des actifs environnementaux de l’entreprise, ce qui ajoute une dimension stratégique et financière au calcul de l’empreinte carbone.
Les risques liés à un calcul erroné
Sanctions réglementaires et financières
Une non-conformité avec les exigences de la directive CSRD peut entraîner :
- Des amendes ou des sanctions pour inexactitudes dans les rapports extra-financiers.
- Une exigence de corrections coûteuses mobilisant des ressources humaines et financières supplémentaires.
Problèmes de valorisation et d’analyse stratégique
Un calcul incorrect des émissions peut fausser les indicateurs clés utilisés pour :
- Évaluer les performances environnementales de l’entreprise.
- Justifier des investissements ou valorisations d’actifs alignés sur les stratégies climatiques. Des incohérences dans ces données peuvent nuire à la perception de la gestion environnementale de l’entreprise.
Impact sur la crédibilité et la réputation
Des erreurs, détectées lors d’un audit ou mises en lumière par des parties externes, peuvent provoquer :
- Une perte de confiance des investisseurs et partenaires.
- Une remise en question des engagements climatiques, notamment en matière de réduction des émissions.
Pourquoi les erreurs surviennent-elles ?
Données de mauvaise qualité
Des erreurs peuvent provenir d’une collecte incomplète ou incorrecte des données :
- Scopes mal couverts ou omissions dans les émissions indirectes (scope 3 des composants du bâti notamment).
- Absence de standardisation des données remontées par les entités de l’entreprise.
Méthodologies inadaptées ou obsolètes
Un mauvais choix d’outils ou de référentiels peut générer des résultats erronés, tout comme une application incorrecte des normes (par exemple, ISO 14064 ou GHG Protocol).
Manque de contrôle et d’expertise
Sans une vérification rigoureuse, les erreurs passent inaperçues. Par ailleurs, le manque de formation des équipes peut amplifier le risque de non-conformité.
Comment minimiser ces risques ?
Renforcer la fiabilité des données
- Mettre en place des outils dédiés et spécialisés permettant une collecte automatisée et normalisée des données.
- Vérifier la cohérence des informations utilisées pour les analyses et les bilans.
Former et accompagner les équipes
- Proposer des formations régulières sur les méthodologies de calcul des émissions et les cadres réglementaires.
- S’assurer que les équipes internes comprennent l’importance stratégique des données carbone dans les rapports.
Anticiper et tester les résultats
- Réaliser des pré-audits pour détecter d’éventuelles incohérences avant les audits officiels.
- Collaborer avec des experts indépendants pour valider les hypothèses et méthodologies utilisées.
Conclusion
Un calcul erroné de l’empreinte carbone peut avoir des conséquences importantes : financières, stratégiques et réputationnelles. Dans le cadre du CSRD, ces données ont un impact direct sur la transparence et la crédibilité de l’entreprise, notamment dans l’évaluation de ses engagements environnementaux et de ses actifs.
Pour éviter ces écueils, il est indispensable de s’appuyer sur des outils fiables, de former les équipes et d’anticiper les audits. Ces efforts permettent non seulement de garantir la conformité réglementaire, mais aussi de renforcer la confiance des parties prenantes et d’intégrer pleinement la durabilité dans la stratégie d’entreprise.