Finance verte et immobilier : pourquoi le Scope 3 devient incontournable pour les investisseurs ?

L’immobilier est au cœur de la transition bas-carbone. Face aux exigences croissantes des régulateurs et aux attentes des investisseurs, les gestionnaires d’actifs doivent démontrer une stratégie environnementale solide. Si les efforts ont longtemps été concentrés sur l’optimisation énergétique des bâtiments (Scope 1 et 2), la prise en compte du Scope 3 devient désormais un critère déterminant pour accéder aux financements verts et sécuriser la valorisation des actifs.

Le Scope 3, qui inclut les émissions liées aux matériaux, aux travaux de rénovation et à la fin de vie des bâtiments, représente jusqu’à 90 % de l’empreinte carbone d’un gestionnaire d’actifs. Pourtant, il reste largement sous-estimé dans les décisions d’investissement immobilier.

Pourquoi le Scope 3 devient-il un facteur clé pour les investisseurs ? Comment l’intégrer dans une stratégie financière performante ?

1. Le Scope 3, un enjeu central dans l’évaluation des actifs immobiliers

Une prise de conscience récente mais inévitable

Jusqu’à récemment, la performance environnementale des actifs immobiliers était évaluée principalement sur leur consommation énergétique (Scope 1 et 2). Mais avec les nouvelles réglementations et l’évolution des critères ESG, les investisseurs doivent désormais prendre en compte l’ensemble du cycle de vie des bâtiments, y compris les émissions indirectes du Scope 3.

Les banques, fonds d’investissement et assureurs accordent une attention croissante à ces émissions pour deux raisons majeures :

  • Alignement avec la réglementation et les engagements climat : la finance verte impose désormais une vision carbone complète des actifs financés.
  • Anticipation des risques de dévalorisation : un bâtiment avec une empreinte carbone mal maîtrisée risque de devenir un stranded asset, difficile à revendre ou à louer.

L’évolution des réglementations et standards financiers

Les régulations et labels financiers intègrent progressivement la question du Scope 3 :

  • La taxonomie européenne impose des critères d’éligibilité aux financements verts, intégrant les émissions du cycle de vie du bâtiment.
  • Les labels environnementaux (BBCA, HQE, BREEAM) exigent une meilleure transparence sur le carbone embarqué.
  • Les normes SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) poussent les investisseurs à mesurer et publier l’empreinte carbone complète de leurs portefeuilles.

Les investisseurs et banques doivent donc s’assurer que les actifs qu’ils financent respectent une trajectoire carbone compatible avec ces nouvelles exigences.

2. Pourquoi le Scope 3 conditionne désormais l’accès aux financements verts ?

Les critères de sélection des investisseurs évoluent

Les banques et fonds d’investissement ne se contentent plus d’évaluer la performance énergétique d’un bâtiment. Ils exigent une vision plus large de son empreinte carbone.

  • Un actif dont le carbone incorporé est mal maîtrisé sera jugé moins attractif et pourrait voir son accès aux financements restreint.
  • Les obligations vertes (green bonds) et les fonds ESG privilégient désormais les projets avec une trajectoire carbone bien définie, intégrant le Scope 3.

Un propriétaire qui néglige le carbone embarqué risque de voir ses actifs pénalisés par un brown discount, c’est-à-dire une décote appliquée aux bâtiments non alignés avec les critères ESG.

Des financements conditionnés à la prise en compte du cycle de vie des bâtiments

Les prêts immobiliers à taux préférentiels et les fonds d’investissement ESG intègrent de plus en plus des critères basés sur l’empreinte carbone totale des actifs.

  • Un bâtiment conçu avec des matériaux bas-carbone et intégrant une stratégie de réemploi aura plus de chances d’obtenir un financement vert.
  • Un actif dont le Scope 3 est optimisé peut bénéficier d’un coût du capital plus bas, car il est perçu comme plus résilient face aux évolutions réglementaires et aux attentes du marché.

L’intégration du Scope 3 devient donc un levier de compétitivité financière, en garantissant un accès facilité aux fonds d’investissement durable et en limitant le risque de dévalorisation.

3. Comment intégrer le Scope 3 dans une stratégie financière performante ?

1. Évaluer et modéliser le Scope 3 des actifs

L’un des principaux défis pour les investisseurs est d’avoir une vision précise de l’empreinte carbone globale des bâtiments.

  • Les outils de modélisation permettent d’analyser l’empreinte carbone d’un portefeuille immobilier et d’identifier les actifs à risque.
  • Une cartographie du Scope 3 permet d’anticiper les coûts futurs de mise en conformité et d’optimiser la gestion du patrimoine.

2. Mettre en place une trajectoire carbone alignée avec les exigences ESG

Les investisseurs et gestionnaires d’actifs doivent définir des plans d’optimisation carbone intégrant le Scope 3 :

  • Réduction des émissions liées aux matériaux de construction et aux rénovations.
  • Intégration du réemploi et des matériaux bas-carbone pour limiter l’impact des travaux.
  • Mise en place de critères ESG précis pour les acquisitions et arbitrages immobiliers.

Un investisseur qui maîtrise ces éléments peut justifier une trajectoire bas-carbone crédible auprès des financeurs et investisseurs ESG.

3. Valoriser les actifs auprès des financeurs et investisseurs

Les propriétaires et asset managers qui intègrent le Scope 3 dans leur stratégie bénéficient d’une meilleure valorisation de leurs actifs :

  • Un accès facilité aux financements verts, qui privilégient les projets bas-carbone.
  • Une attractivité renforcée auprès des investisseurs ESG, en démontrant un engagement clair dans la transition environnementale.
  • Une limitation des risques de décote et de dévalorisation des actifs, en garantissant leur conformité aux futures régulations.

4. Le Scope 3, un levier clé pour la compétitivité financière des actifs immobiliers

Un standard qui s’impose dans l’investissement immobilier

L’intégration du Scope 3 devient un élément incontournable dans l’évaluation des actifs immobiliers par les investisseurs et banques.

  • Un actif dont le carbone embarqué est optimisé bénéficiera d’une meilleure notation ESG et de conditions financières plus avantageuses.
  • À l’inverse, un actif à forte empreinte carbone risque de devenir moins liquide et d’être exclu de certains portefeuilles d’investissement.

Une anticipation nécessaire pour éviter les coûts futurs

Les gestionnaires qui prennent dès aujourd’hui en compte le Scope 3 évitent :

  • Des surcoûts de mise en conformité imposés par les nouvelles réglementations.
  • Un manque d’attractivité auprès des locataires et investisseurs qui privilégient les bâtiments bas-carbone.
  • Une décote progressive des actifs les plus carbonés, qui pourraient devenir des stranded assets.

Conclusion : intégrer le Scope 3, une nécessité pour garantir l’accès aux financements et valoriser les actifs

L’évolution des standards financiers et réglementaires impose désormais une prise en compte du Scope 3 dans la gestion des actifs immobiliers. Les investisseurs et banques exigent une trajectoire carbone complète avant d’accorder des financements et conditionnent de plus en plus les taux d’intérêt et les labels ESG à une gestion rigoureuse des émissions embarquées.

Les gestionnaires d’actifs qui intègrent cette approche dès aujourd’hui bénéficieront de plusieurs avantages stratégiques :

  • Un accès facilité aux financements durables et aux conditions préférentielles.
  • Une réduction des risques financiers liés aux futures régulations ESG.
  • Une valorisation optimisée de leurs actifs, en garantissant leur attractivité sur le long terme.

Le Scope 3 n’est plus une option, mais un levier clé pour sécuriser la compétitivité et la performance financière de l’immobilier de demain.

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