Taxonomie Européenne : vers un monde plus transparent ?

Dans un contexte de crise environnementale, la transparence des entreprises en matière d’investissements durables est devenue une priorité. La Taxonomie Européenne, un outil réglementaire qui sera obligatoire en 2025, a été voté pour orienter les investissements vers des activités plus durables. Bien que cet outil soit parfois critiqué pour sa complexité, il s’avère crucial pour contrer deux pratiques courantes bien connue dans le monde des affaires.

La dissimulation d’investissements fossiles : l’effet Coca-Cola

Ces dernières années, de nombreuses entreprises ont été épinglées pour avoir dissimulé leurs investissements massifs dans des énergies fossiles. On peut notamment citer Exxon, RWE et Barclays.

Récemment, c’est Coca-Cola Company qui a été propulsée sous les projecteurs pour avoir dissimulé des investissements dans l’exploitation de charbon. Cette révélation a émergé au cours d’un conflit juridique entre Coca-Cola Amatil et Glencore, une société minière, concernant des royalties lucratives issues d’un site de charbon situé dans le Queensland. Cet investissement, sobrement nommé “autres revenus”, perdurait depuis plusieurs dizaine d’années.

Avec la Taxonomie Européenne, il deviendra presque impossible de cacher ce type d’investissement. Les entreprises qui choisiront tout de même de le faire perdront leurs investisseurs au profit de compagnies plus vertueuses.

L’éxagération des investissements verts

Mais dissimuler des investissement dans les énergies fossiles n’est pas la seule manière de tricher. Des entreprises comme BP, Equinor et Shell ont été critiquées pour avoir exagéré la part de leurs investissements verts. Ces entreprises ont été accusées de présenter une image plus verte qu’elles ne le sont réellement, tout en continuant à investir massivement dans les combustibles fossiles.

L’entreprise Chevron, quant à elle, a été épinglée par ClientEarth pour n’avoir pas atteint les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’elle s’était fixés. De plus, une grande partie de ses investissements dans les énergies renouvelables est en réalité consacrée à des projets de compensation carbone, qui sont souvent critiqués pour leur efficacité limitée. Un rapport indique d’ailleurs que la plupart des compensations carbone de Chevron sont « sans valeur » ou pires.

Le rôle de la Taxonomie Européenne

Face à ces pratiques, la Taxonomie Européenne s’annonce comme une solution à deux volets. D’une part, elle exige que les entreprises divulguent leurs activités en matière d’investissements verts, ce qui signifie que tous les investissements, y compris ceux dans les combustibles fossiles, doivent être déclarés. Cette transparence empêche les entreprises de cacher des investissements non durables.

D’autre part, la Taxonomie Européenne définit des critères stricts pour ce qui peut être considéré comme un investissement durable. Si une entreprise exagère la part de ses investissements verts, ces investissements ne répondront pas aux critères et ne pourront donc pas être classés comme durables.

Mais la Taxonomie Européenne ne se contente pas de définir ce qui constitue un investissement durable, elle établit également un cadre complet pour évaluer la durabilité d’un investissement. Pour être considéré comme durable, un investissement ne doit pas seulement avoir un impact positif sur un critère, il doit également ne pas nuire aux autres.

Cela signifie que si une entreprise investit dans une technologie verte, mais que cette technologie a un impact négatif sur la biodiversité ou l’utilisation des ressources en eau, par exemple, cet investissement ne serait pas considéré comme durable selon la Taxonomie Européenne. De même, une entreprise qui investit dans l’énergie renouvelable, mais qui continue d’investir massivement dans les combustibles fossiles, ne serait pas considérée comme agissant de manière durable.

Pour conclure, la Taxonomie Européenne est un outil puissant pour combattre le greenwashing et la dissimulation d’investissements non durables. Elle impose une transparence accrue et des critères stricts pour les investissements durables, contribuant ainsi à une économie plus verte et plus honnête.

Elle sera obligatoire en 2025 sur les données de 2024, ne tardez pas à vous en préoccuper ! Upcyclea peut vous accompagner sur la génération d’indicateurs concernant le scope 3 de votre patrimoine immobilier.

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